Vous avez obtenu gain de cause suite à une procédure judiciaire, mais votre adversaire ne se conforme pas au jugement rendu ? Pas de panique, il existe des moyens légaux pour obtenir l’exécution d’un jugement. Dans cet article, nous vous expliquons les étapes clés et vous donnons des conseils d’avocat pour faire valoir vos droits.
1. Vérifier la force exécutoire du jugement
Avant toute chose, il est essentiel de vérifier que le jugement est bien doté de la force exécutoire. La force exécutoire est ce qui permet à un jugement de produire ses effets et d’être mis en application. Pour cela, le jugement doit être revêtu de la formule exécutoire, c’est-à-dire qu’il doit mentionner la formule « Le Président » ou « La République française » suivie des termes « ordonne l’exécution ». Cette vérification est primordiale avant d’engager toute action pour obtenir l’exécution du jugement.
2. Signification du jugement par voie d’huissier
La première étape pour obtenir l’exécution d’un jugement est de le signifier à votre adversaire. La signification doit être réalisée par un huissier de justice, qui remettra une copie intégrale du jugement à votre adversaire. Cette démarche est indispensable pour que le jugement soit opposable à la partie condamnée.
Il est important de noter que le délai pour signifier un jugement est de deux ans à compter de la date à laquelle il a été rendu. Passé ce délai, le jugement n’est plus susceptible d’exécution forcée.
3. Vérification de l’éventuel appel du jugement
Une fois le jugement signifié, il convient de vérifier si votre adversaire a interjeté appel du jugement. En effet, l’appel suspend généralement l’exécution du jugement, sauf si celui-ci est assorti de l’exécution provisoire. Dans ce cas, il est possible de poursuivre l’exécution du jugement malgré l’appel.
Dans le cas où votre adversaire a interjeté appel, il est important de vous rapprocher d’un avocat spécialisé afin d’être conseillé et accompagné dans la procédure d’appel.
4. Mise en œuvre des mesures d’exécution forcée
Si le jugement est doté de la force exécutoire et qu’aucun appel n’a été interjeté (ou que l’exécution provisoire a été ordonnée), vous pouvez alors mettre en œuvre les mesures d’exécution forcée pour contraindre votre adversaire à s’exécuter.
Ces mesures sont variées et doivent être adaptées au type de condamnation prononcée. Elles peuvent concerner la saisie de biens (meubles, immeubles, véhicules, etc.), des comptes bancaires ou encore des rémunérations. Là encore, il est recommandé de se rapprocher d’un avocat spécialisé afin d’obtenir les meilleurs conseils pour choisir la mesure d’exécution forcée la plus appropriée à votre situation.
5. Recours à l’aide juridictionnelle
Si vous disposez de faibles ressources financières, sachez que vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle pour obtenir l’exécution d’un jugement. Cette aide permet de prendre en charge tout ou partie des frais liés à l’intervention d’un avocat ou d’un huissier de justice.
Pour en bénéficier, il convient de déposer un dossier de demande auprès du tribunal compétent. Un avocat pourra vous aider à constituer ce dossier et vous assister dans vos démarches pour obtenir l’exécution du jugement.
6. Inscription du jugement sur le fichier central des chèques impayés
Dans le cadre d’une condamnation relative à un chèque impayé, il est possible d’inscrire le jugement sur le fichier central des chèques impayés (FCC). Cette inscription a pour conséquence d’interdire à la personne condamnée d’émettre des chèques pendant une durée déterminée et peut constituer une incitation supplémentaire au paiement.
Pour procéder à cette inscription, il convient de contacter la Banque de France et de fournir les documents nécessaires, dont une copie exécutoire du jugement.
Obtenir l’exécution d’un jugement peut parfois s’avérer complexe et nécessiter le recours à un avocat spécialisé. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel afin d’être accompagné et conseillé dans vos démarches pour faire valoir vos droits.